Un peu d’histoire

Une mention particulière pour le hameau de Cranton où se trouvait l’ancienne citée gallo-romaine de Carantomargus mentionnée sur la table de Peutinger et située sur la draille de Segodunnum (Rodez) à Divona (Cahors).

Le nom de Compolibat se lit en premier dans le testament du comte de Rouergue, Raymond II, en 961, où il est écrit Campolivado. Puis, on trouve la mention Campo Libato ou Campus Libatus. En occitan on écrit « Complibat » prononcé Coumplibat.

Au Xe siècle, la terre (alleu) et l’église de Campolivado appartenaient à Raymond II, comte de Rouergue. Il avait épousé une nièce du Roi d’Italie et était fort riche. Dans son testament, il légua à certains de ses enfants les châteaux et terres d’Aubin, Brandonnet, Compolibat (à la fille d’Odoin), Cransac, et d’autres fiefs.

En 1170, c’est le gendre Fortunat de Valette qui en est propriétaire, il vend ses biens à Bertrand de Balaguier en 1262. Une des filles de Bertrand de Balaguier épouse Bertrand Huc de Cardaillac. Ensuite la seigneurie de Compolibat fut confiée à la famille de Cardaillac qui occupait un petit fort sur une motte, La Mota. À chaque invasion, le fort de Compolibat servait à se défendre, protéger la population et surtout conserver les provisions de grain. Le prieuré fut dédié à Sainte-Anne puis à Saint-Georges.

En 1316, le 31 octobre Guillaume et Bertrand Hugues de Cardaillac, frères et seigneurs de Privezac et de Maleville y fondèrent un monastère de filles de l’ordre de Saint-Benoît qu’ils confièrent à 12 bénédictines, dirigées par une Preceptrix ou Commanderesse élue (dans certains livres, on parle de l’ordre de Saint-Augustin car ces mêmes religieuses devaient s’occuper d’un hôpital qui existait à cette époque).

En 1605, premier recteur connu, Guillaume Mazars, curé de Compolibat, administra la paroisse jusqu’en 1614 avec Michel Mazars (vicaire de Compolibat) qui devint administrateur de la paroisse jusqu’en 1634.

En 1760, construction du pont de l’Alzou (petite rivière entre Bournazel et Goutrens).

En 1829, Jean-Pierre Blanc (curé de la paroisse de Compolibat 1826-1844) dessina les plans et fit construire le pont du Cambon ainsi que la grange du Presbytère.

En 1842, l’église commençait à prendre de l’humidité autant à l’extérieur qu’à l’intérieur et à la construction de la route de Carmaux à Decazeville on déblaya la partie extérieure de l’église et son pourtour ce qui donna en même temps la place publique actuelle (cimetière autrefois) qui jouxtait l’église ce qui donna plus de grâce à l’édifice.

En 1862, Monsieur Michel Mazières (curé de 1854 à 1870) crée le couvent des Religieuses.

En 1862, construction du pont de Roquenoubal sur la rivière Aveyron.

En 1872 la population était de 1018 habitants sur 40 hameaux.

En 1885, construction de la sacristie avec les pierres de la vieille tour qui servait d’escalier pour aller au clocher ; c’est ainsi que disparaissaient les derniers vestiges du château (aujourd’hui, le fort et la chapelle ont disparu et à cet emplacement figure un jardin surélevé, attenant à la future église, et à l’usage du curé de la paroisse).

En 1928, Monsieur Alfred Domergue, curé de 1928 à 1960, fait restaurer à nouveau l’église en 1930 ; il fait édifier le Chemin de Croix du Calvaire en 1945. Il a reçu la croix de La Légion d’Honneur.

Elle est la patrie d’Enric Mouly, fondateur de lo Grelh roergàs, la vallée de l’Aveyron est le décor de ses nombreux romans.

Henri Mouly

Compolibat compte parmi ses enfants un homme célèbre en Occitanie en la personne d’Henri Mouly. On peut admirer, face à l’école du village, la stèle qui lui est consacrée.

Né en 1896 dans le hameau des « Trois Alouettes », Henri Mouly, fils de paysans pauvres, a réussi à embrasser la carrière d’instituteur, métier qu’il a exercé à son retour de la Grande Guerre de 1914-1918, guerre durant laquelle, gravement blessé, il a perdu un œil. Il a d’ailleurs enseigné de longues années à Compolibat. A la retraite, il s’est retiré à Compolibat dans la maison qu’il avait faite construire et dans laquelle il a vécu jusqu’à sa mort en 1981.

Henri Mouly

Henri Mouly, écrivain, poète et auteur de petites pièces de théâtre, a été toute sa vie un fervent défenseur de la langue occitane, la langue de ses ancêtres. Il est l’auteur de nombreux livres en occitan dans lesquels il se fait le chantre de nos paysages aveyronnais. Un de ses romans, « E la barta floriguèt » est considéré comme un des meilleurs livres écrits en occitan. On peut aussi citer, parmi ses nombreux écrits, les titres suivants : « Mas Espingadas », « Rambalhs de Borias »,  « Teatre païsan »…

On retiendra que dès 1921 il est un des fondateurs du « Grelh Roergàs », association qui se charge de promouvoir l’occitan. Il a été membre de l’Académie des Jeux Floraux, vice-président de l’Ecole d’Occitanie et majoral du Félibrige.

Depuis trois ans, une petite troupe de théâtre du village, les Z’Igues, organise en février, à Compolibat, en collaboration avec l’IEO del Vilafrancat   un après-midi théâtre occitan pour célébrer la mémoire d’Henri Mouly. D’autre part, les Z’Igues ont à leur répertoire de nombreuses pièces du « Teatre païsan »

Près de l’église une stèle est dédiée à Henry Mouly.      

Les igues du Py et de Rouffiès

Ce phénomène unique en Rouergue provient de l’érosion et donne naissance à des abîmes naturels creusés dans l’argile rouge, connus sous le surnom de « cheminées des fées ».

Dans un terrain fait de couches plus ou moins épaisses et plus ou moins dures suivant leur richesse en silex ou en gravier, l’eau et les agents atmosphériques ont creusé un sillon qui s’est agrandi au cours du temps. Ce sillon qui est appelé une igue, a environ 20 mètres de profondeur pour 40 à 70 mètres de large. La curiosité de ce phénomène géologique, unique dans la Région, réside dans la décoration des parois de l’igue qui semblent sculptées de la main de l’homme. L’érosion a laissé comme des tours, des piliers, des colonnes isolées ou rassemblées, sur lesquelles l’eau a ciselé des creux et des reliefs dont l’ensemble fait penser à des ruines.

L’accès est gratuit.
Le terrain est parfois difficile, pensez à prendre de bonnes chaussures.

Coordonnées GPS : lat. 44° 22′ 38″ – long. 2° 11′ 45″

PATRIMOINE

L'église

L’église date du 17éme siècle.
Au cours des 4 derniers siècles elle a connu plusieurs modifications.
Elle possède un clocher original avec 4 clochetons.

Croix

Près du pont de Roquenoubal on peut voir une croix de facture naïve sculptée en 1807, qui porte un serpent sur son fût et une échelle.

Four à pain

Le hameau du Py possède un four à pain restauré en 2008.

Ponts

Le pont de l’Alzou est le plus ancien pont de Compolibat, il est construit en 1760.

Le pont du Cambon, construit en 1829 sur les plans du curé de Compolibat, permettait d’acheminer la chaux de la région de Villeneuve vers la région du Ségala. Il a fait l’objet d’une restauration en 1999.

Le pont de Roquenoubal qui traverse la rivière Aveyron est construit en 1862.

Moulins

Le plus ancien moulin de l’Aveyron est le Moulin de Capelle, du nom de la famille Capelle; ils possédaient ce moulin avant 1454 et jusqu’en 1758. En 1616 Pierre Capelle tient toujours ce moulin à 3 meules: 1 pour le froment et 2 pour le seigle, et ajoute une scierie. Ensuite est arrivée la famille Andrieu et ils ont modernisé le moulin en remplaçant les meules par des cylindres, le camion a succédé au mulet aux grelots qui allait dans les villages prendre le blé et rapporter la farine.

Ce moulin n’est plus en activité de nos jours, il est du domaine privé et ne se visite pas.

Le moulin de Roquenoubal fut construit vers 1600 par le seigneur de Privezac dont dépendait Compolibat. Attenant au moulin: une scierie, un pressoir pour le cidre et pour l’huile de noix. Le tout était mu par 6 rouleaux, grâce à une chute d’eau de 2,20m. La famille Marre l’a acheté en 1850 à Monsieur Tournier. Le moulin est devenu une minoterie à cylindres, commandés par une turbine de 30cv, pendant 40 ans.

Une micro centrale électrique y est aujourd’hui installée.

Ce moulin est du domaine privé et ne se visite pas.